Le répertoire

Depuis sa création le groupe s’est distingué des autres ensembles par un répertoire unique. Actuellement cinq tableaux ont été composés chorégraphiquement et musicalement pour rappeler des légendes, des faits historiques, des traditions et des scènes de la vie des gens de la Vallée du Rhône au milieu des Alpes.

La matze

Inspiré de ce qui a été longtemps le symbole de l’insurrection en Valais, ce tableau fait revivre les révoltes des Valaisans contre leur Evêque et Seigneur.

Ce mot « matze » tire son origine, probablement de l’expression italienne . mazza – massue – masse. Dans un bref du pape Alexandre IV, du 7 janvier 1500, la mazze est décrite comme une image taillée dans le bois, figurant un visage humain avec une longue barbe ondoyante. Cette figure était exposée sur un pont ou sur une fontaine du village ou sur tout autre emplacement public où elle était l’objet d’une grande vénération.

C’est autour d’elle que se réunissaient les insurgés. Ceux qui voulaient participer à la lutte contre l’oppresseur venaient l’un après l’autre, en signe de ralliement à la cause populaire, enfoncer un clou dans la massue.

Puis la troupe de révoltés portait l’emblème de village en village, s’accompagnant parfois d’une chanson rimée. A peine la matze avait-elle désigné l’adversaire que les bandes excitées se jetaient sur sa maison et la détruisaient. Le vaincu et ses proches étaient bannis du pays.

Les masques

La période qu’évoque ce tableau commence au temps où la vallée du Lötschental était verdoyante, riche de pâturages. Pour le malheur de cette région, un bouc et un homme hirsute se disputèrent le pouvoir de déclencher des avalanches de neige et de pierres.

Et voilà ce paradis transformé en éboulis. Pour exorciser ces esprits, on fit appel durant le temps de Carnaval aux masques.

Ces figures effrayantes taillées dans le bois sont portées encore actuellement par les jeunes gens durant quelques semaines avant le carême chrétien.

Dernière coutume païenne, elle doit sa survivance au fait que la vallée du Lötschental resta très longtemps coupée géographiquement de la vallée du Rhône.

Les gorges de la Lonza servirent donc de filtre à la culture et surtout à l’abandon de coutumes telles que celles de carnaval.

Pour redonner l’atmosphère et l’ambiance de ces fêtes, le compositeur a choisi de nous faire danser sur des rythmes asymétriques tel que 7/8 et 11/8. Ces musiques écrites sur ces rythmes accidentés donnent au danseur de nouvelles possibilités d’expression. Le combat entre le lötstchard et le bouc se fait sur de la percussion tandis que les jeunes filles effrayées dansent sur une musique plus douce et plus lente permettant un doux balancement qui a été baptisé « mouvance ».

Les scènes de vies paysannes

Comment évoquer le Valais sans traduire sur scène la vie de nos gens des montagnes.

C’est au son du cor des Alpes que le tableau commence. Cet instrument traditionnel, très longtemps laissé de côté, est pourtant le symbole de la transmission d’un message. Ce « téléphone » qu’employaient nos ancêtres se découvre une nouvelle vocation: transmettre les sentiments des gens des montagnes aux gens de la plaine.

Alors que le mulet est entré au musée, pour nous, il est bien vivant. Ce fidèle compagnon, n’en fait pourtant qu’à sa tête. Il va lentement, mais sûrement, trois pas en avant et deux en arrière. Cette scène traitée avec humour fait découvrir le caractère latin du Valaisan.

Noce

Le Valais, pays de traditions religieuses sauvegardées jusqu’à nos jours, est peuplé de gens pour qui la fête des noces revêt un caractère tout particulier.

Souvent c’est au bal du village que les jeunes gens ont fait connaissance et ont décidé de lier leur destinée.

C’est aussi au cours d’une danse qui rappelle celle exécutée par les jeunes étudiants que nos deux fiancés se choisissent. A leur tour les filles et les garçons montrent leur habileté, les uns avec des bâtons, les autres dans l’exécution de farandole.

La noce elle-même tantôt solennelle, tantôt endiablée cerne l’image du caractère valaisan. Il sait faire la fête tout en étant respectueux de ses traditions.

Les mercenaires

Durant la période où les Suisses ont servi dans les armées étrangères, le pays a payé un lourd tribut en vies humaines. Cependant, il ne faut pas oublier tout ce que les militaires retournés dans le pays ont rapporté avec eux.

Pour le Valais, ce fut une ouverture à la culture étrangère et aux innovations qui apparaissaient en Europe. Puis le service à l’étranger fut interdit pour éviter que des Suisses ne se tuent entre eux compte tenu de leur appartenance à des armées différentes.

En présentant sur la scène cette période, les Zachéos veulent évoquer tous les états d’âme du moment : la joie des conscrits de partir à l’étranger, la peine de ceux qui restent, le dur apprentissage du soldat en relève de garde, le deuil atteignant très souvent les familles. Mais lorsque des soldats rentraient au pays cousus d’or, les prétendantes ne manquaient pas et la fête était belle.

Grâce aux recherches en bibliothèque, aux références historiques, les Zachéos font revivre l’enrôlement des mercenaires valaisans.

Les Danses d’animation

Un festival de folklore ne se passe pas uniquement sur la scène. Pour un ensemble de danse, le bain de foule amène aussi d’autres satisfactions! Pas volontiers démonstratif, le Valaisan doit tout de même accepter ce contact direct sans fard et sans intermédiaire. Pour y réussir, il faut donc se préparer. Car quel souvenir pour un spectateur de retrouver l’essence même du folklore : la manifestation artistique du peuple. Dans cette ambiance, il n’y a plus des spectateurs et des acteurs, il n’y a qu’une foule qui découvre la joie de chanter, de danser, de manifester sa gaieté.